Initiative sociale iranienne au coeur du quartier afghan – Teheran – Iran - Paris Tokyo

4 mai 2007

Initiative sociale iranienne au coeur du quartier afghan – Teheran – Iran

C’est grâce a Mohammed Hassan que nous descendons dans le sud de Teheran, “visiter les pauvres”, alors que nous étions jusqu’a maintenant restées dans le nord de la ville, dans les milieux intellectuel et expatrie de Teheran. Avant, le nord de la ville correspondait aux villas des riches Teheranais, au frais, au pied des montagnes. C’est avec l’exode rural que le géant de la ville (18 millions d’habitants) a absorbe ces quartiers.

Comme a chaque fois que nous essayons de nous rendre a une adresse précise a Teheran, c’est le jeu de piste. Il nous faut demander a 10 personnes a la suite, et de 100 mètres en 100 mètres, nous parvenons au but : un petit escalier qui descend depuis une ruelle, une peinture neuve sur le mur, nous sommes arrivées a l’école Afghane tenue par des bénévoles iraniens et soutenue par les ambassades d’Allemagne et d’Australie. Nous y rencontrons Mohamedina, l’une des directrices. En effet, les Afghans ont une situation tres précaire en Iran. Ils travaillent dans le bâtiment pour agrandir cette ville dantesque, mais subissent une pression de la police qui a pour ordre de ne pas laisser travailler ces immigres. Vivant dans une grande pauvreté, les enfants travaillent dans la rue ou au bazaar des 6-7 ans.

Malgré ces difficultés, Mohamedina nous explique qu’ils ont une structure familiale tres solide. Les enseignants ont donc tres peu de problèmes d’absence ou de discipline. L’école acceuille les enfants de 7 a 18 ans, deux heures par jour seulement pour la première année, temps croissant au fil des ans. Les enfants travaillent tous, et doivent s’acclimater petit a petit a ce nouveau rythme.

Mohamedina nous raconte une de leur grande victoire : Grâce a ses tres bons résultats, une élève a pu passer au lycée public iranien et est aujourd’hui a l’université. Selon elle, cette scolarisation permet une prise de conscience des parents de la nécessite d’envoyer leurs enfants a l’école. Celle-ci jouit d’une excellente réputation dans le quartier, et une deuxième annexe est prévue dans le bazaar, plus proche du lieu de travail des enfants.

Mohamedina est entièrement dédiée a sa cause ici. Bénévole pendant un an et demi, elle est depuis 4 ans l’une des 12 salariés a plein temps, en plus des 28 autres bénévoles.

Lorsque nous l’interrogeons sur la réaction de sa famille par rapport a sa mission sociale, elle nous explique que ses deux parents étaient eux mêmes orphelins et travaillaient dans la rue. C’est donc un passif familial lourd qui la meut dans son travail. Géologue de formation, elle a rencontre cette institution grâce a une affiche dans la rue. Mohamedina est tres fière du fait que l’ONG soit une initiative iranienne. Une grande partie du financement provient de la bourgeoisie teheranaise, qui réagit tres positivement cette action sociale.

Cette école a fait récemment l’objet d’un film documentaire, diffuse sans leur autorisation sur la BBC. Il nous était donc interdit de prendre des photos, mais ces travaux d’élèves représentent bien la joie de vivre qui règne ici!