Rencontre avec Servet et Aiche... Van - Turquie
...Ou l'impossibilité de rester seules au Kurdistan.
Apres notre depart euphorique de Kiziltepe, toujours avides de nouveaux horizons, nous ne nous doutons pas des embuches qui nous attendent! Arrivees a Dyakbakir, a 1h30 de Kiziltepe et point de depart de notre route vers l'est, nous apprenons que nous venons de rater le bus de 13h, direct vers Van... notre seule solution pour ne pas reiterer les nuits de bus est de prendre un minibus pour Tatvan puis un autre pour Van... Sans garantie d'horaires!! Apres une attente impatiente de qq heures dans l'Otogare, notre minibus traverse des paysages magnifiques a travers des formes geologiques etonnantes, nous prenons de l'altitude et les bergers et leurs moutons scandent la route...
Cependant plus nous nous elevons vers les cols, plus le temps se degrade, a tel point qu'il grele puis qu'il neige... Arrives a Tatvan avec 3 h de retard, notre "captan" - chauffeur nous plante la et nous confie a un jeune kurde, Servet, qui baragouine qq mots d'anglais. Il est 21h et le bus pour Van passe a 23h30... c'est a dire 1h30!
Nous allons grailler avec Servet et, inquietes d'arriver au milieu de la nuit a Van, il nous propose de loger chez sa "girlfriend" quand nous arrivons... vu les circonstances c'est une aubaine!
Arrivees a Van a 4h30 du mat, apres une route enneigee a 10km/h nous arrivons chez Aiche qui nous installe dans son living room d'appart d'etudiante... Ambiance maronnatre tirant sur le violace, nous ne savons pas si nous pouvons faire reellement confiance... Mis l'epuisement d'avoir mis plus de 12 heures a la place de 7 heures de route nous permet de dormir sereinement.
Servet et Aiche est le seul couple que nous ayons rencontre qui habite ensemble. Aiche, 20 ans est etudiante pour devenir enseignante, Servet 25 ans des etudes de sociololgie. En Turquie, les jeunes a la fin du lycee passent un examen pour rentrer a l'unniversite. L'examen est general, et tres difficile. Il determinera la ville ou le jeune fera ses etudes ainsi que la matiere etudiee. C'est ainsi que Servet et Aiche, jeunes kurdes, tous deux etudiants, ils ont chacun un appartement d'etudiant "student house" plutot simple et triste. Nous sommes acceuillies dans celui d'Aiche, ou Servet semble passer la plupart de ses nuits. Le jeune couple insiste quand meme sur le fait qu'avoir un bebe hors mariage est impossible, ce qui se passerait le cas echeant n'est meme pas envisage.
Le lendemain grosse hesitation: prendrons nous un bus pour Dogubayazit pour voir le celebre chateau perche d'Isaac Pasha, passerons nous la frontiere la bas, ou reviendrons nous avec nos sacs pour la passser de Van... Notre nuit blanche nous a laisse dans nos chaussettes et nous nous reveillons trop tard... Serviable, Servet nous propose de nous emmener a Dogubayzit, en promenade familiale avec Aiche et un de ses amis, Frat qui a une voiture! Mme si nous ne nous sentons toujours pas vraiment a l'aise, nous partons quand meme avec eux... apres 3 heures de plus d'attente. Maudites attentes interminables...
Nous n'arriverons jamais au chateau d'Isaac Pascha. Apres 2 heures de route magnifique longeant le lac puis en traversant un paysage de fou, comme on l'imagine chez les inuits, sous une lumiere lunaire, apres 2 controles militaires (et oui! on est au Kurdistan!) les forces de la nature se dechainent contre nous... a 50km du but! Non, vous ne passerez pas! Dit la neige...
Notre chauffeur (qui conduisait un peu trop vite a notre gout) se voit force de faire demi-tour, et nous rebroussons chemin... Nous qui voulions passer la frontiere par le Nord, tant pis!
Nous rentrons a Van diner, prenons nos billets pour partir enfin le lendemain matin pour la frontiere iranienne et rentrons nous poster devant la tele pour tuer le temps.. Nous tombons sur un film francais, deciodement le hasard fait mal les choses, appele "trouble". Film hautement glauque qui passionne Amelie...
Le lendemain il est enfin l'heure de partr, nous tirons de cette experience plusieurs lecons, comme notamment de ne pas se laiser enfermer et de partir quand on ne le sent pas.... Du besoin de se retrouver parfois seules pour vivre notre voyage... De l'effet des paysages sur notre moral! De notre envie d'arriver en Iran!!!
Prochain article sur la douceur du printemps dans les rues d'Ispahan...
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